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Test : HP Envy X2


Avec l'Envy X2, HP s'essaie douloureusement à l'hybride sous Windows 8, donc sous architecture x86, en faisant le choix d'un processeur Intel Atom Z2760. Attention test fleuve, mais c'est qu'il y avait beaucoup de choses à dire... et pas forcément en bien.

Doit-on dire « le » ou « la » HP Envy X2 ? Cette question en apparence anodine cache en fait un dilemme de testeur : faut-il passer à la moulinette ce produit en respectant notre protocole de test réservé aux tablettes tactiles, ou celui pensé pour évaluer les ordinateurs portables ? Parce que l’on a affaire à un produit hybride, à savoir une tablette sous Windows 8, livrée avec un dock clavier. Nous avons fini par trancher, et c’est comme un ordinateur portable que nous testerons donc l’Envy X2, ce qui ne nous empêchera pas de vous glisser notre avis sur le produit dans une pure utilisation tablette. Comme ça, tout le monde sera content, et nous pouvons en plus nous préparer au test de la Surface Pro de Microsoft. Car, en dépit de l’intégration d’un processeur (beaucoup) moins puissant, cet hybride HP s’attaque en effet déjà à cette future tablette Microsoft sous Windows 8. Aussi, et après avoir essayé le format hybride à écran coulissant imaginé par Sony, ce test sera l’occasion de faire un point sur la pertinence de l’écran détachable sur le marché de l’hybride. Bref, nous avons du pain sur la planche pour tout vous dire de l’Envy X2 de HP, donc autant s’y mettre de suite.
Une tablette sous Windows 8, avec un clavier détachable

Signalons déjà que l’Envy X2 est, à la base, une véritable tablette. Utilisable comme telle sous Windows 8, avec l’incontournable interface Modern UI pensée pour le tactile, elle consiste essentiellement en une dalle de 11,6’’de diagonale, à la technologie IPS et rétroéclairée par LED. D’une définition de 1366 x 768 pixels, elle laisse apparaître un peu trop visiblement à notre goût une trame tactile qui, par contre, n’aura jamais été prise en défaut durant notre test. La qualité de cet écran est donc primordiale, et de ce point de vue il faut avouer que l’Envy X2 s’en sort très bien. Avec une colorimétrie plutôt fidèle (Delta E moyen de 5,5), un contraste mesuré assez marqué de 742:1 et des couleurs assez chaudes, cet écran s’avère être plutôt bon, même si une luminosité maximale de 245 cd/m² pourra être un peu juste en extérieur pour éviter les reflets et permettre une utilisation vraiment confortable.




Autour de cet écran, des bords noirs assez épais qui cachent micros et Webcam HD (au rendu bien granuleux) sur la partie supérieure, et intègrent un bouton Windows tactile sur la partie inférieure, en plus de cacher une fine bande discrète qui cache les haut-parleurs. Ils produisent un son qui manque logiquement de basses pour faire bonne impression (et la mention Beats Audio n’y changera rien), même si le volume sonore maximum est satisfaisant. Le dos travaillé dans une seule pièce d’aluminium brossé apporte clairement un plus aux finitions du produit, et cache un capteur photo/vidéo 8 MP avec flash LED (qui ne produit pas de très bonnes photos…), le bouton d’allumage, et deux touches pour régler le volume sonore. C’est tout ? Il faut regarder la tranche inférieure de la tablette pour trouver une connectique très limitée, où se situent un port dock pour la recharge, un combo Jack 3,5 mm pour le casque-micro, et un slot SIM pour les détenteurs d’un forfait 3G. Il faut donc assumer que si l’on se contente d’emporter la tablette avec soi, en laissant le dock clavier à la maison ou au bureau, on tire un trait sur tout le reste (même si l’on conserve bien sûr WiFi n, Bluetooth 4.0 et NFC).

Le clavier amovible ajoute une batterie supplémentaire, et dope la connectique

Le dock justement, venons-y. L’aluminium y est également de rigueur, alors que l’on retrouve le petit – mais bon – clavier chiclet habituel des 11,6’’ de HP, et le petit – mais moins bon – pavé tactile. Ce qu’on lui reproche ? Essentiellement des clics gauche et droit qui se montrent récalcitrants assez régulièrement. Dommage, car la surface utilisée est, elle, assez agréable. Sur la tranche droite, on trouve un lecteur de cartes SD, un port USB 2.0 et la prise dock pour la recharge. Et sur la gauche, une sortie HDMI, un second port USB 2.0 et un autre combo Jack 3,5 mm. Et oui, car une fois la tablette fixée sur son dock clavier, l’autre Jack devient inaccessible, car c’est sur sa tranche inférieure que l’on trouve logiquement les encoches nécessaires au système de fixation retenu.


Le système de fixation de la charnière, qui dépasse à l'arrière du châssis en position fermée

Simple et efficace, il s’agit du même genre de fixation que celle utilisée par Asus sur ses Transformer, exploitant un simple petit loquet de déverrouillage. En revanche, ce qui est plus original, c’est la charnière qui dépasse d’un bon centimètre et demi à l’arrière lorsque l’ensemble tablette + clavier est fermé pour le transport, et qui surélève le tout d’autant sur l’arrière lorsqu’on utilise l’Envy X2 en mode portable (d’où la présence de deux petits patins antidérapants sur cette excroissance). A noter que HP justifie ce décroché que certains pourraient trouver disgracieux en indiquant que cela facilite la prise en main de son produit lorsqu’il est fermé et que l’on se balade avec sous le bras. En ce qui nous concerne, on ne trouve pas la chose très dérangeante, d’autant plus que la légère inclinaison donnée au clavier lorsqu’on l’utilise améliore le confort de frappe. En revanche, sur les genoux, c’est un peu moins agréable. Signalons pour finir ce passage que si la tablette mesure 20,6 x 30,3 cm, pour une finesse honorable, couplée au dock clavier l’épaisseur maximale monte à 1,9 cm. Seule, la tablette accuse un poids non négligeable de 705 grammes, qui monte à 1,430 Kg avec le dock clavier. Pas la mer à boire, mais pas non plus ultraléger pour un dispositif de 11,6’’.
Un configuration de netbook

En matière de configuration matérielle, l’Envy X2 joue le chaud et le froid. Par exemple, on l’a dit, son écran est très satisfaisant. Quant à la finition de l’ensemble, elle est très bonne. En revanche, côté performances, la tablette montre vite ses limites. Alors bien sûr, il fallait être capable de proposer une tablette x86 sans système de refroidissement actif (la coque en aluminium servant de refroidisseur passif), et choisir des composants qui permettent d’offrir à la machine une autonomie qui ne soit pas famélique. Des contraintes essentielles, qui ont poussé HP vers le choix d’un processeur dual-core Intel Atom Z 2760, cadencé à 1,8 GHz avec HyperThreading, équipé d’1 Mo de cache L2 et gérant au mieux la LPDDR2-800. Gravée en 32 nm, cette puce embarque un circuit graphique cadencé à 533 MHz. HP a choisi d’intégrer 2 Go de DDR2-533 à son Envy X2, mais aussi de confier la partie stockage à un SSD de 64 Go, qui n’est toutefois pas au format mSATA mais sur de la mémoire eMMC, et qui (avec la place prise par le système et la partition de restauration) ne laisse plus que 25 Go disponibles pour l’utilisateur au premier démarrage.

Le résultat de tout cela, c’est que le HP Envy X2 est tout sauf un foudre de guerre. Dans le cadre d’une tablette tactile dédiée à la simple consultation de contenus et l’accès à des applications optimisées, ce n’aurait pas été tant un problème que dans le cadre d’une machine présentée comme un véritable 2-en-1, capable de remplacer un PC portable. Là, en termes de puissance et de réactivité, on est très loin de la notion d’Ultrabook telle que la vend Intel. On est clairement plus proche du Netbook anémique.




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Pour illustrer la chose, citons quelques résultats de test éloquents. Niveau calculs 3D, sachez que là où le circuit Intel HD 4000 d’un Core i3 titille les 5500 points sous 3DMark 06, l’Envy X2 doit se contenter d’un score de… 454 points. Inutile de vous dire que nous n’avons pas perdu notre temps à lancer d’autres benchmarks graphiques, tout le monde aura compris qu’il sera impossible de lancer le moindre jeu 3D sur cet hybride. Avec de la DDR2-533 et un SSD aux performances limitées, il était également dit que sous le benchmark généraliste PCMark 7, l’Envy X2 ne brillerait pas. Avec 1429 points, effectivement, il est loin des 2900 points enregistrés au minimum par n’importe quel laptop sous Core i passé récemment entre nos mains. Côté CPU, ce n’est pas de surprise, l’Atom Z2760 étant limité à 1518 Kn/s sous Fritz Benchmark, et faisant seulement 0,49 point dans le test CPU de Cinebench. Côté stockage en revanche, c’est une déception. Tout le monde attend d’une tablette qu’elle soit très réactive, et qu’elle tourne sous Windows 8 ne change rien à la donne. Cependant, avec des débits séquentiels maximums relevés sous CrystalDiskMark (données incompressibles) de 79 Mo/s en lecture et 36 Mo/s en écriture, on est loin des performances d’un « vrai » SSD.

Plus concrètement, quelles sont les répercussions de tout cela dans la pratique ? Et bien dans un usage quotidien, la plupart des actions se font avec l’impression d’avoir à subir une machine qui rame légèrement. Et si l'on souhaite faire un peu plus que du surf ou de la suite bureautique, on tombe vite des nues. Sous Photoshop CS5, alors qu’un ordinateur sous Core i5 avec de la DDR3 met en moyenne 3 minutes pour boucler l’application d’un flou radiale sur notre grosse image de test, il faut compter près de 16 minutes pour que l’opération soit bouclée sur l’Envy X2... Idem pour les encodages sous Handbrake, avec des tâches dont le temps de calcul est multiplié par cinq environ. Plus rassurant, dans l’optique de la consommation de contenus, la tablette décode les flux vidéo HD sans le moindre problème. Ouf ! En revanche, ces limitations matérielles indiquent clairement que le produit ne sera pas adapté aux « power-users » qui devront se tourner vers des tablettes Windows 8 dotées d’architectures plus puissantes. Aussi, on est en droit de se demander si cela ne posera pas de problème à l’avenir dans le cadre de l’utilisation d’applications pour Modern UI à télécharger via le Store, qui pourraient peu à peu exiger une puissance de calcul accrue. En termes de pérennité, l’Envy X2 de HP ne se montre en tout cas pas très rassurant.
Quid de l'autonomie

Première tablette Windows 8 sous Atom Z2760 à passer entre nos mains, l’Envy X2 était forcément attendue sur le point de l’autonomie. Nous avons donc doublé les tests habituels, afin d’être capable de juger précisément ce qu’il en est, avec et sans dock clavier. Et le constat, c’est que si avec le dock, l’Envy X2 s’en sort plutôt bien (il ajoute une batterie de 21 Wh, doublant quasiment la capacité totale), le résultat est moins bon lorsque l’on doit se contenter de la batterie 26 Wh de la tablette. Vidée en 2h08 par BatteryEater, elle tient 5h21 en usage bureautique (luminosité à 30%, WiFi on), et 3h08 en lecture vidéo (H.264 en 720p, luminosité à 80%, WiFi off). C’est un peu juste, surtout si l’on compare cette dernière valeur à celles remontées par un iPad ou les tablettes Android, qui tournent entre 5 et 8 heures. L’architecture x86 de cette tablette n’y est sans doute pas pour rien. Heureusement, avec le dock chargé à bloc, on pourra envisager de travailler environ 9h30 sur l’Envy X2 avec une luminosité assez faible, et bénéficier d’une autonomie allongée à 5h41 en utilisation vidéo. Quant à la charge, il faut compter 1h46 pour passer la tablette seule de 20 à 80%, et 3h si l’on y ajoute le dock.

Malgré tout, l’Atom Z2760 n’est pas une puce qui chauffe. En effet, malgré son architecture « PC » l’Envy X2 est refroidi passivement, sans ventilateur. Sur la partie haute de son dos en aluminium, à quelques centimètres du capteur, on sent bien que la puce est là, puisqu’il s’agit de la zone qui chauffe quand on sollicite vraiment la tablette. Ceci-dit, cette chauffe est très mesurée, le châssis en alu de la tablette dissipant à l’évidence correctement les calories produites. Aucune inquiétude à avoir de ce côté-là donc. Quant à la consommation d’énergie, mesurée à l’aide d’un Wattmètre, elle est de 3,5W environ pour la tablette seule au repos avec le curseur de luminosité au minimum (7W avec luminosité à 100%), et monte jusqu’à 11W lorsque l’on sollicite le système au maximum de ses possibilités. Ajouter le dock ne change pas grand-chose à ce bilan.
Le bon format, le mauvais choix...

Au sortir de ces nombreux tests, et au moment de faire le bilan de ces quelques jours passés à utiliser l’Envy X2, ce sont de nombreux paradoxes qui ressortent, et des tas de questions. Clairement, le manque de puissance de la puce utilisée est un problème à notre sens. Si cet Atom permet d’offrir une autonomie, certes limitée, mais acceptable, cela reste un choix frustrant. Car dès lors que l’on s’attaque à des applications de productivité qui demandent un peu de puissance brute, c’est la catastrophe. Or si l’on fait le choix d’une tablette sous Windows 8, c’est justement pour faire plus que de la consultation de contenus. Et même s’il est très agréable de retrouver un système très complet que l’on maîtrise parfaitement, avec son explorateur de fichiers, ses programmes favoris, etc., les limites surviennent très vite. Parce que la machine rame régulièrement, mais aussi parce que sous le bureau, et face à ses programmes habituels, on se heurte forcément au problème du tactile, avec des interfaces non optimisées pour cela (il suffit d’essayer d’utiliser Photoshop du bout des doigts pour comprendre sa douleur). Alors il faut connecter le dock, voire une souris en plus, pour retrouver un certain confort.

Dès lors, on comprend que c’est sous l’interface Modern UI que l’on va passer le plus clair de son temps, en tout cas en mode tablette. Mais là encore, plusieurs problèmes se posent. On ne reviendra pas sur le Store qui pèche encore en matière d’Apps référentes, par contre on tique sur le fait que l’on puisse se procurer facilement par ce biais des applications (parfois payantes) qui ne fonctionneront pas sur l’Envy X2. On fait par exemple allusion à la présence de jeux 3D, comme Fable, clairement indiqués comme « applications de bureau », mais encore faut-il connaître la configuration recommandée pour pouvoir y jouer, critères que l’Envy X2 ne remplira clairement pas dans ce cas précis (cf. son score sous 3DMark 06). Les configurations très modestes des petites tablettes, voilà donc un nouveau problème à gérer pour le Store de Microsoft. Au-delà de ça, on est même en droit de se demander si les jeux plus basiques continueront à tourner très longtemps sur la tablette. Parce que voir Cut The Rope en difficulté sur la gestion physique des cordes est inquiétant…



Se posent alors deux autres questions, essentielles. Le format de l’Envy X2 est-il bon pour un hybride sous Windows 8 ? Et Windows 8 est-il un bon OS pour tablettes ? Pour réponde définitivement à ces questions, il nous faudra à l’évidence un peu plus de recul. Cependant, on peut déjà dire qu’en dépit de l’exécution imparfaite sur cet Envy X2, la tablette détachable livrée avec un dock reste une très bonne manière de concevoir l’hybride, sans doute plus naturelle et perspicace que les écrans qui coulissent ou se retournent, et obligent à trimballer le poids total de la machine même en utilisation purement tablette. Quant à Windows 8 sur tablette, si disposer de toutes les facettes de l’OS, de la compatibilité x86 et d’un environnement de travail éprouvé est un plus, on ne peut en tirer vraiment partie qu’à partir du moment où l’on se dote… de périphériques de saisie ! Modern UI est davantage indiqué, mais il subit encore son déficit en applications disponibles, et reste à la merci des incompatibilités matérielles.

Tout ceci pris en compte, il reste à finir par rapporter la valeur du produit à son prix de vente dans le commerce. Et alors que le bilan fait de l’Envy X2 était déjà bien chargé en points négatifs, le tarif auquel cet hybride est proposé vient sceller son sort en ce qui nous concerne. En effet, lancé au prix de 899€ (!), et actuellement disponible à partir de 830€, cet hybride est clairement trop cher. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à se remémorer notre passage sur les caractéristiques techniques de la tablette, qui rappellent celles des Netbooks qui faisaient un tabac il n’y a pas si longtemps, et dont on acceptait la faible puissance pour une bonne raison : ils étaient vendus autour des 300€. Malgré des efforts réalisés sur les finitions convaincantes du produit, il y a un décalage énorme entre la manière dont HP positionne son produit, et ce que les éventuels consommateurs peuvent attendre d’un hybride sous Windows 8, sans parler du prix qu’ils seraient prêts à mettre pour une machine ainsi équipée. Une grosse déception.
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