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Test de The Witcher 3

Avant même la sortie de The Witcher 3, l'on sentait que CD Projekt RED risquait de frapper un grand coup. Comme vous le verrez dans notre test, le jeu fait plus que cela et se permet de donner une leçon à bien des RPG.



Introduction

Dire que The Witcher 3 était attendu est un doux euphémisme. Après deux épisodes d’excellence, le studio CD Projekt parachève son œuvre avec le 3ème et dernier volet. À la différence que celui-ci se veut plus ambitieux avec un open world plus vrai que vrai. Un choc pour les fans qui jusque-là se « contentaient » d’un monde cloisonné.

On y retrouve Geralt, la barbe toujours aussi grisonnante, à la recherche de sa fille adoptive Ciri (et non Siri, humour). Cette dernière s’est mise dans une posture peu accommodante alors que la guerre fait rage. L’empire de Nilfgaard empiète sur les royaumes du Nord où tout adepte à la magie est pourchassé et cramé sur la place publique. Les vols se multiplient ainsi que la présence de monstres, bref c’est la m****. Fort heureusement, tout n’est pas perdu. Cirilla, l’enfant de Sang Ancien, est capable de voyager à travers l’espace et le temps, un skill peu commun qui pourrait être la solution à la discorde qui règne un peu partout.

Manque de chance, la jeune femme est poursuivie par la Chasse Sauvage, des cavaliers spectraux (des Nazgûls transparents si vous préférez) qui ne font pas dans la dentelle et qui voient en Ciri une arme redoutable. Et c’est là que vous intervenez.


Un monde merveilleux

Les développeurs disaient vrai en parlant de monde ouvert multi régions. Blanchefleur, première zone que l’on découvre, a le mérite d’annoncer la couleur. C’est grand, très grand même. Mais attendez de voir la suite. Si l’on met de côté Kaer Morhen, bastion des sorceleurs et le luxuriant Palais de Wyzima, tous deux de taille « modeste », on tombe sur deux maps gigantesques que sont Velen et l’archipel de Skellige. La première comprend la plus grande ville du jeu, Novigrad, alors que la seconde est constituée principalement d’eau, parfait pour mettre à mal vos talents de navigateur.




Vous aurez beaucoup à marcher, chevaucher, nager, grimper (Faith prends garde à toi) avant de prétendre avoir quadrillé la surface de ce monde. Imaginez une superficie, multipliez la par deux ou par trois. Voilà vous ne devriez pas être loin du compte.
On s’y perd aisément, signe de l’étendue de la map. Pour les plus fainéants comme moi, les voyages rapides symbolisés par des panneaux éparpillés ici et là font gagner un temps certain.

Testé sur PS4, le rendu promis lors de mon passage à l’E3 2014 n’est clairement pas atteint. Inutile de se mentir, le jeu devait tourner à l’époque sur une machine de guerre et au vu des ambitions énoncées, le studio n’a eu d’autre choix que de le « downgrader ». L’expérience de jeu s’en veut-elle impactée ? Pas le moins du monde. Alors oui, les effets de particule sont peut-être moins nombreux, certaines textures moins fines et l’eau moins convaincante que sur les trailers de l’époque, mais The Witcher 3 parvient à nous décrocher la mâchoire à plus d’un titre. Chaque environnement semble mûrement réfléchi avec une atmosphère qui lui est propre. Que ce soit dans les villages, dans les grottes, en ville ou encore dans les marécages, on s’extasie devant le travail accompli. Sans parler de la météo dynamique qui vient sublimer le tout avec des effets de lumière saisissants. Pour enfoncer le clou, pas de temps de chargement dans une map, ni même lors de passages extérieur – intérieur qui eux-mêmes ont profité d’un soin exemplaire.

Mais qu’on se le dise, The Witcher 3 marque les esprits avant tout par sa direction artistique. Le joueur est très vite immergé. Avec son style bien à lui, le studio polonais a dessiné les régions et les villes avec ce même désir. Cela donne des zones vivantes dans lesquelles les habitants mènent leur petite vie comme si vous n’existiez pas, au mieux ils vous adressent quelques mots, au pire ils vous insultent en fonction de la réputation qui vous précède.


Ça grouille de vie en ville comme en dehors, la population n’est plus la même ainsi que les dangers qui s’y trouvent mais il est rare de se sentir coupé du monde. D’autant plus qu’il est rare de tomber sur des modèles de personnage identique, à deux trois exceptions près. Et comme si le visuel ne suffisait pas à vous ensorceler, les compositions de Marcin Przybylowicz vous achèvent avec ses inspirations slaves. Un régal auditif.


Maitre Geralt

Vous n’aurez pas que des panoramas à contempler dans The Witcher 3, de nombreuses activités vous attendent. Activités qui bien souvent vous amènent à vous frotter à l’une des bêtes qui peuplent le monde merveilleux de Geralt. Humains en quête de violence, loups garous, vampires, spectres ou encore wyverns, cela représente un beau bouquet d’ennemis. Par le biais d’une mission ou au détour d’un sentier, ces rencontres finissent bien souvent par des beignes.

Conscient de la lourdeur des combats dans TW2, CD Projekt a revu en profondeur la prise en main. Plus dynamique, plus intuitif, plus jeu console n’ayons pas peur des mots, Geralt est globalement plus agréable à contrôler malgré une caméra par moment capricieuse. Munis d’un duo d’épées – acier et argent -, vous pourrez jongler entre une attaque rapide ou lourde mais également avec les contres (nécessitent un certain doigté), les esquives et les roulades. Les cinq signes magiques ajoutent un peu de variété bien que la finalité reste la même, terrasser l’ennemi. Le brûler, le piéger, le projeter, lui donner la migraine ou renforcer sa garde, voilà les petits plus que vous pourrez activer pour pimenter le combat. Attention cependant car faire appel à de tels pouvoirs fera chuter votre vigueur. Pour éviter d’attendre de longues secondes que votre barre se régénère, ces sorts pourront être boostés via l’arbre de compétences dont l’ergonomie est plus que discutable.


Plus vous jouerez le jeu des quêtes et plus vous serez récompensé. Comment ? Par des points de talents débloqués à chaque passage de niveau ou à la découverte de pierre d’énergie. Des talents dont Geralt pourra user lors de sa quête.

Celui qui a retenu mon attention est tout droit inspiré de Star Wars, la persuasion à la sauce Jedi. Rudement efficace pour esquiver une tâche ingrate ou un combat. Les possibilités de talent restant assez peu nombreuses, les alchimistes en herbe pourront jeter leur dévolu sur la préparation de potion, indispensable pour espérer terminer le jeu dans un niveau de difficulté élevé. Nouveauté qui mérite d’être soulignée, contrairement à TW2, les potions une fois utilisées se remplissent d’elles-mêmes après une séance de méditation et une flasque d’alcool. Plutôt pratique.

Accessible et exigeant

Dans le même esprit et dans un souci de souplesse, les développeurs ont eu la bonne idée de marquer les ennemis et quêtes trop ardus pour Geralt. Là où Assassins of Kings se montrait avare en loot, TW3 prend le contre sens avec une montagne d’objets et d’armes qui vous serez amené à réparer, à démanteler ou à forger. Pour pousser le vice, des schémas sont éparpillés aux quatre coins du monde pour parfaire votre équipement. Le hic c’est qu’avec tous ces items, Geralt est rapidement en surcharge mais le joueur peut compter sur un inventaire qui permet en un coup d’œil d’afficher le comparatif entre deux épées, par exemple. Restera à abandonner ou à vendre les objets trop encombrants ou de les stocker dans votre coffre apparu dans l’une des dernières updates. Pour ma part, j’emmagasinais toutes les mauvaises herbes trouvées sur ma route, moralité j’étais perdu parmi les dizaines d’espèces présentes dans ma besace. Et je ne vous raconte pas les difficultés rencontrées lors de leur revente, la crainte de perdre un item utile pour la suite de mon aventure était omniprésente.

Ablette, notre fidèle destrier, m’a permis de tenir bon avec sa selle qui étend notre capacité de stockage. Popant à votre guise, Ablette rencontre quelques difficultés à se « garer » face à vous. Certes nous n’avons pas affaire à un Uber mais au quotidien ça peut vite agacer.
CD Projekt a quelques ajustements à faire sur le design d’interface des transactions mais rien de vraiment pénible.


Histoire

Mais je me dois d’être franc avec vous. J’ai survolé le Gwynt car la quête principale m’a tout bonnement happé. Rythmée, habilement menée et particulièrement longue pour un joueur comme moi qui tente de conserver un semblant de vie sociale, on se perd dans cette histoire qui se conclut de façon épique. Il s’agit d’une fin de trilogie et ceux ayant pris le train en route passeront à coup sûr à côté de subtilités et clins d’œil renvoyant d’une part, vers les deux premiers épisodes mais d’autre part vers les ouvrages d’Andrzej Sapkowski. Ce fut mon cas et je peux vous assurer que ça ne m’a pas gâché le plaisir. La richesse d’écriture permet d’approfondir les sujets de conversation engagés avec les PNJ et ainsi rattraper en partie son retard.

Qu’importe votre connaissance de la série, le jeu arrivera toujours à vous surprendre avec des décisions, à prendre par moment dans un temps limité, qui changeront peut-être à jamais le cours de l’histoire. Les quêtes annexes ne sont pas en reste et réservent de belles surprises d’écriture, un cas d’école pour la concurrence.


UNE HISTOIRE À EN FAIRE PÂLIR HOLLYWOOD

The Witcher 3, c’est également l’opportunité d’évoluer dans un monde mature où le sexe, le racisme ou la mort sont des sujets traités sans pincette. Les situations et les répliques de Geralt et de son entourage en sont la preuve. Parfois outrant, prenant, tendres et j’en passe, ces instants apportent chacun à leur façon un moment de magie pendant lesquels on s’émerveille bien souvent devant la profondeur des personnages. Entre la sagesse du maitre Vesemir, la beauté de Yennefer, la fougue de Ciri et le charisme insolent de notre ami Geralt, on a affaire à une belle composition. Et il y en a tant d’autres si vous saviez…

Comptez une trentaine d’heures pour avoir le droit à l’un des dénouements possibles du jeu. Vous passerez par tous les stades d’émotion possible et n’en sortirez pas indemne soyez-en sûr.

Conclusion

Avec un contenu stratosphérique de qualité, j’insiste bien là-dessus, The Witcher 3 assomme la concurrence à coup de massue. J’ai rarement assisté à un tel spectacle. On trouvera bien quelques petits défauts à lui reprocher mais le plaisir de jeu est tel qu’on les oublie aussi vite qu’ils sont apparus. Avec une écriture mature, un univers merveilleux et des personnages inoubliables, il est difficile de ne pas succomber à l’appel de TW3, d’autant que CD Projekt n’a pas été avare en correctifs et nouveaux contenus jusque-là et prévoit d’ajouter 30h supplémentaires de jeu avec deux add on.
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About Houssam

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